Jour 21 Saut de puce de 351 km Dimanche 25 mai
Nihao a tous,
Aux aurores, départ sous la pluie (xia yu, xia yu) après m'être fait un capuccino en sachet et avalé quelques simili-madeleines chinoises (qu'ils appellent des pains français...).
Le trajet fut douloureux. D'abord 1H pour s'extirper des embouteillages de Chengdu. Et on est déjà dans les montagnes, que dis-je, dans les hautes montagnes. Qu'on attaque par une piste à 1 voie complètement déglinguée. Des ornières remplies d'eau, des embouteillages avec les camions Dongfeng qui descendent de la montagne chargés de cailloux. Vous ai-je dit que ces fameux camions Dongfeng sont conduits comme de véritables dangers publics, qu'il y en a plein les routes de Chine et qu'ils sont équipés de klaxon genre sirène de paquebots. Les camionneurs européens sont battus.
Bon, cahottant et tressautant pendant 1H et 1/2 on a passé des éboulements gigantesques, restes des 2 tremblements de terre qui ont ravagé cette région et des inondations de l'année dernière. Arrivée a l'ancienne base des pandas de Wolong, vidée de ses occupants, pour un 1er arrêt, toujours sous la pluie.
A partir de là, ça c'est un peu amélioré. On a récupéré une route goudronnée à 2 voies, quelques peu endommagée a certains endroits.
Passage d'un col à environ 4000 mètres. Les montagnes Siguniangshan (Monts des quatre jeunes filles) que nous traversons dans la brume font quand même 6400 mètres. Dommage, on ne voit pas à 20 mètres et nous ne pourrons qu'entrevoir les sommets enneigés.
Passage de plusieurs petits groupes de maisons de style tibétain, peintes en blanc et decorées de motifs traditionnels ou de style qiang, en pierres plates, flanquées de tours.
Les montagnes sont magnifiquement arborées de grands conifères, d'acacias en fleurs, de bambous et de grands rhododendrons fleuris rôses pâle.
Autour des maisons, tout est cultivé, jusqu'à très haut à flanc de montagnes, en terrasses. Mais aussi, tous les talus de la route et les berges des rivières. Pas un centimètre carré qui ne soit planté de maïs, pommes de terre, arachides...
Suis arrivée un peu fourbue à Danba (prononcer Tan'pa), une ville située au confluent de 3 rivières tumultueuses. Ville laide, faite d'une seule rue, très très poussiéreuse. On sent le sable crisser sous ses dents en marchant. En revanche, les gens sont très accueillants. Ils vous saluent tous d'un Tachi delek, ici on parle tibétain et ils vous sourient jusqu'aux oreilles.
Je viens de me tanquer dans une Auberge pour 2 nuits. Et luxe suprême, pour 30 yuans la nuit (3,60 euros), j'ai la télé dans ma chambre. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vue celle-là. En revanche, tout est recouvert de poussière. Il a fallu que je lave le lavabo pour pouvoir me laver les mains dedans.
Ma chambre donne sur une rivière qui va me bercer toute la nuit de son bouillonnement.
Impossible de vous mettre des photos en ligne ce soir, ça rame trop. J'essaierai demain. Dommage, car j'ai pris une vue de la passerelle suspendue, pour pietons, qui enjambe la riviere. Pour rien au monde, je ne passerai dessus. Surtout quand on sait ce qui passe en dessous.
Et j'ai fait aussi un portrait de 3 petits enfants qui trainent dans l'Auberge, et viennent me voir taper sur l'ordi, sales comme des peignes et tous la morve au nez, mais mignons, mignons.
Zaijian a tous