Au pays des thés et des pandas

Voila, il fallait bien y arriver à ce fameux dernier jour.

Alors je vais passer mes derniers moments dans le Renmin Gongyuan (Jardin du Peuple), voisin de mon Auberge.

Où chacun fait la sieste où il peut. La tortue sur une feuille de lotus, les autres sur un banc. C'est moins poétique.

Et puis, comme il ne faut pas rester sur un regret, je vais deguster une dernière soupe de raviolis dans mon petit resto préféré.

Dans l'ancien quartier juif, derrière mon Auberge, là où les vieilles maisons portent toutes l'étoile de David.

Seront-elles encore là quand je reviendrai où seront-elles remplacées par des gratte-ciels ?

Et puis après, c'est l'aéroport de Pudong, puis celui de Francfort et enfin celui de Marseille.

Nimen hao,

Comme je n'ai pas pu accéder à Canalblog pendant les derniers jours de mon séjour en Chine, j'écris donc cette chronique depuis mon petit chez moi marseillais.

Ce lundi 2 juin était mon dernier jour à Chengdu. J'en ai donc profité pour faire les derniers petits achats d'usage pour mon long voyage en train de retour. Il faut que je puisse grignoter avec mes colocataires pendant les 2600 km que j'ai à parcourir.

Je ne vais pas vous dire que je quitte l'Auberge de Chengdu de gaieté de coeur. Ici, tout le monde me connaît, j'ai mes habitudes et je m'accorde un dernier jus de citron en bonne compagnie, tout en remplissant mon petit carnet.

Le Père Aubergiste m'appelle un taxi et me fait de grandes embrassades en chargeant Ulysse et mon nouveau sac de voyage dans le coffre de la voiture.

A la gare, pour 15 kuais ( 1,85 euros ), je vais attendre mon train dans la salle d'attente payante équipée d'immenses fauteuils profonds, climatisation et télé et où on m'offre des boissons et petits gâteaux. Le contrôleur vient me chercher quand le train est à quai et un porteur m'aide à porter mes bagages et à m'installer dans le compartiment. Et là, bonne surprise, un jeune homme m'aborde : "je t'ai vue au monastère à Kangding, je me souviens de toi".  Nous discuterons bouddhisme une bonne partie de la soirée.

Ce fut un voyage très agréable qui m'a fait oublier tous les désagréments de mes voyages passés. J'arriverai le lendemain à Shanghai vers 13H50.

A l'Auberge de Shanghai où je retouve mes habitudes, je m'accorde mon 1er repas occidental : un club swandwich plus que copieux, avec des vraies frites.

Et puis, je vais faire quelques dernières emplettes dans le quartier du Yuyuan (Jardin de jade) où je fais mes adieux à la plus vieille maison de thé de Shanghai.

Le soir, je vais dîner de ces fameux raviolis au bouillon, spécialité de Shanghai.

Nimen hao,

Réveil tardif dans la moiteur d'une journée qui commence déja à être étouffante, malgré la clim et le ventilo qui ont tourné toute la nuit.

Hier soir, a l'Auberge, soirée barbecue et cinéma dans le jardin. En fait de barbecue, je devrais plutot dire brochettes.

Le vendeur de brochettes est arrivé avec son velo-barbecue et sa femme et voila ce qu'ils nous proposaient :

  Il n'y avait qu'à choisir parmi ces bonnes choses les brochettes ou les ingrédients et les poser sur un petit plateau rouge. Ensuite, il les faisait griller, généreusement imbibées d'huile pimentée, et vous les servait trempées dans le piment séché et saupoudrées de ciboule chinoise.

Voila mon choix. De gauche a droite : Petites pommes de terre, oeufs de caille, petite saucisse douce a l'anis et a la cannelle, morceaux d'ailes de poulet, une sorte de bacon chinois, tranches d'aubergines, peau de porc, champignons noirs. Le tout pour 11 kuais = 1,32 euros, qui dit mieux...

J'avoue que je n'ai pas aimé la peau de porc, c'est très coriace.

Tout ça arrosé d'une bonne bière, pour regarder le dernier Batman sous-titré en anglais et en chinois. Bon, c'est pas vraiment mon style de culture, mais ça m'a permis d'expliquer à tout le monde que Marion Cotillard (nom imprononçable pour les chinois qui ne peuvent pas dire les "R") est une actrice francaise, et non russe, comme dans le film.

Après ça, 3 filles sont venues assiéger ma chambre jusqu'a plus de 1H du mat. et on a discuté de tout et de rien en chinois et en anglais. Elles étaient émerveillées de la jolie tenue achetée pour Justine. Mon carnet d'adresses commence a être bien gros.

Bon, ce matin, donc, j'ai un peu trainé sous la douche froide et gardé les cheveux mouillés pour me rafraichir. Trié mes affaires pour commencer à préparer Ulysse (mon sac a dos = beibao) et jeté ou donné tous les trucs dont je n'ai plus besoin.

Vous ai trouvé un joli presse-papier a l'Auberge, a côté de l'ordinateur. Encore un qui pourrait aller dans l'album des siesteux. Y'en a 3 comme ça, en plus du chien croisé avec un panda. Et la relève est assurée, y'a des bébés....

Bon, soyons serieux. L'Auberge avait programmé une lecon de zongzi dans le jardin, sous les lampions. Ce sont ces espèces de raviolis pyramidaux empaquetés dans des feuilles de bambous que je vous ai déja montrés en photos dans la petite ville de Zhanjiajiao.

Ils sont surtout reservés a la grande fête de Duanwu jie (= Fête des Bateaux-Dragons) qui a lieu au mois de mai, mais on en trouve aussi dans le courant de l'année.

Alors voila, ça se farcit avec du riz gluant (nuomi) auquel on a melangé, soit des petits morceaux de viande de porc marinée dans de la sauce soja et de l'huile, pour les salés,

soit des haricots mungos verts (ludou), des cacahuètes (huasheng), des pois d'amour rouges (hongdou) et des jujubes (zao) pour les sucrés.

Ensuite on emballe tout ça, avec un tour de main particulier, en forme de cornet, dans 2 feuilles de bambou superposées, préalablement étuvées, on ficèle et on cuit a l'eau pendant 2 H.

Me voilà à l'oeuvre .

Derrière moi, des israeliens que j'avais deja rencontrés dans la rue à Danba. On se suit. D'ailleurs, parmi tous les étrangers que j'ai rencontré pendant ce voyage, les israeliens auront été les plus nombreux.

Et voilà les premiers zongzi prêts à cuire. Pas fière allure ? Bon, d'accord pas très pyramidaux et surtout tres boudinnés par la ficelle pour que le riz ne s'échappe pas. Bon, on fera mieux la prochaine fois et on s'est surtout bien marrés. Et puis, le soir, a la dégustation, ils étaient délicieux.

Comme la chaleur me coupe un peu l'appétit ( mais pas la soif, on est obligés de boire des litres) j'ai mangé des fruits et je suis partie me mettre a l'ombre des grands arbres en allant visiter le Renmin Gongyuan (Parc du Peuple). Eh ben, figurez-vous que je n'étais pas seule. Apres tout, c'est normal on est dimanche. Un monde fou, en train de s'éventer et de faire la sieste partout.

Parlons un peu des techniques des chinois pour se protéger du soleil et de la chaleur. D'abord, il y a le chapeau (maozi) dont le fameux chapeau de paille conique bien connu et toujours d'actualité et tous ses dérivés, jusqu'aux visières.

Ensuite, les hommes portent des marcels qu'ils se remontent sous les aisselles, et ils remontent aussi leurs jambes de pantalons au-dessus du genou. Les femmes, elles, s'abritent surtout sous des ombrelles (san).

Une belle sous son ombrelle.

Non, je n'ai pas dit parapluies, j'ai bien dit ombrelles. Et pas de l'ombrelle de décoration, de la vraie, avec revêtement intérieur anti-UV et belle déco extérieure, paillettes et tout et tout. Il reste aussi, naturellement, l'éventail (shanzi). Mais, tout ça est un peu normal, puisqu'il s'agit là de 2 inventions chinoises.

Après ça, les chinois sont surtout un peuple a 2 roues, et il fallait donc prévoir un système adapté. Eh bien le voilà. Le parasol allongé qui protège aussi le ou les passagers arrière, car on voit parfois 4 ou 5 personnes sur le même engin.

Et pour les belles, un système fixe qui permet d'avoir une ombrelle pour son 2 roues, qui se replie en cas de non utilisation.

Bon, revenons au Parc du Peuple où il faisait bon a l'ombre de toute cette végétation luxuriante.

Je suis donc allée m'incruster a la maison de thé Heming Chaguan, au centre du Parc. Une des plus réputée de Chengdu, très fréquentée, très grande et où j'ai eu du mal à me trouver une tite place.

A l'évidence, les gens sont équipés pour rester là toute la journée. C'est très bruyant, mais certains arrivent quand même à faire une bonne sieste.

Des voisins très très inconscients ont voulu m'apprendre à jouer à un jeu de cartes chinois. Déjà que je comprends rien aux cartes en Français c'est pas pour comprendre en chinois...

Quant à moi, j'ai choisi de boire un thé "feuilles de bambou" (zhuyeqing cha) qui me fut servi en gaiwan (bol à couvercle). Un gros plan sur les magnifiques petits bourgeons très frais. Malheureusement un peu amer, à mon goût. Et malgré toutes les infusions successives, l'amertume est restée.

Pleins de petits métiers et de petites boutiques dans le parc.

Ici, la peintre en peinture traditionnelle chinoise. Tres joli travail d'ailleurs. Mais aussi le calligraphe, la dame qui fait des sucettes artistiques en caramel et plein de camelots.

La marchande de ballons, elle, est prête à décoller.

Look au joli lave-main de la maison de thé, où il fait bon se rafraichir.

Et j'ai même croisé une fée désabusée...

Allez, zaijian et à demain. Je vous mettrai un petit mot rapide avant de prendre le train pour Shanghai en fin d'apres-midi.

Dajia hao,

Super grasse matinée, ce matin. Ca fait du bien. Mais au réveil il fait dejà très chaud et très moite. Ici, on n'arrête pas de boire et de transpirer.

Après un sachet de capuccino vite expédié (merci Monsieur Nestlé d'envahir les supermarchés chinois), je pars aux renseignements pour mon excursion de demain : les Mengding Shan (= Monts du Sommet Mongol) où l'on cultive un thé vert très réputé. Et là, déception. Le Père Aubergiste (j'ai du mal a l'appeler comme ça, il doit avoir 25 ans) m'informe qu'à partir de demain, les chinois ont 3 jours de vacances, donc ça va être la super affluence partout. Moi qui m'étonnais de trouver l'Auberge aussi remplie. Heureusement que j'avais pris la peine de réserver mon retour par train pour Shanghai il y a quelques temps, car ça tombe pile dans ces jours là.

Et les Mengding Shan sont une montagne sacrée, donc une promenade tres prisée par les groupes de chinois. D'autre part, les transports vont être pris d'assaut, même pas la possibilité de réserver à l'avance. Mon excursion devait me prendre 3H de bus aller, + 1H de taxi pour aller aux plantations de thé + 4H de retour .... je renonce. D'autant plus que les propriétaires ne travailleront peut être pas.

Je vais me venger en allant deguster du thé, NA...

Bon, direction les petites rues commerçantes autour du monastère Wenshu pour faire quelques emplettes de dernière minute.

J'ai trouvé une superbe casquette (= maozi) panda pour Vincent. Pas de jaloux, sa soeur a une robe, il a un vêtement aussi.

Des bracelets bouddhiques, des chapelets et quelques bijoux ethniques.

Le marchand de fruits secs fait sa sieste du matin

Dans un magasin de mineraux, j'admire les plateaux a thé sculptés dans de superbes pierres. Derrière, vous pouvez apercevoir 2 pierres à encre, sur lequelles on écrase le baton d'encre solide que l'on délaie avec un peu d'eau, pour la calligraphie. Ces plateaux sont réalisés dans une terre très spéciale, issue d'une région de Chine bien particulière et sculptés par des artistes reconnus.

Si je le pouvais, j'aimerais tant rapporter de ces beaux objets artisanaux, et tant d'autres. Il y a aussi des sculptures de jade magnifiques, des porcelaines, des broderies et j'en passe.

Pour me venger de ma non-visite aux jardins de thé, je vais boire un thé de Mengding Shan dans une maison de thé. A l'ombre d'un grenadier en fleurs, au doux bruit d'une petite fontaine.

Admirez au passage la superbe qualité de ce thé, premier grade, uniquement le bourgeon et la 1ère minuscule feuille.

En fait, vous commandez un thé pour 20 yuans le verre (= 2,40 euros) et on vous ressert de l'eau chaude ad vitam eternam. La serveuse passe autour des tables avec sa bouilloire et remplit les verres ou vous laisse un thermos plein a disposition. Les gens restent toute la journée s'ils le souhaitent, vont chercher a manger et le rapportent sur place, jouent aux cartes, au mahjong, et les nettoyeurs d'oreilles passent. En voici un en plein travail, avec sa lampe frontale.

Je me suis fait une petite copine, restée interdite, comme beaucoup de petits enfants, devant mon visage étranger. Et dont le tee-shirt était orné d'une jolie théière. Elle ira donc rejoindre mon album de théières ....

Ensuite, déjeuner. Je n'ai que l'embarras du choix. Chengdu est la capitale des xiaochi (= littéral : petites bouffes), des rues entières de brochettes (chuan), de petites saucisses a la cannelle et a l'anis (xiangshang = intestins parfumés), poissons, poulpes, brochettes de viandes, de légumes, etc ... Et tout ça sent diablement bon, sauf le tofu puant, naturellement.

Une rue de xiaochi. Sur le trottoir d'en face, les terrasses des maisons de thé avec leurs grand fauteuils en rotin où il fait bon se vautrer a l'ombre des osmanthes.

Je me suis pris des huitres et des palourdes gratinées a l'ail et au piment. Le stand sentait un peu l'ail et la Provence..... ca m'a rappelle les repas au Tiboulen de Maire.

Ici des tentacules de poulpes qui sont grillées et ensuite roulées dans la poudre de piment.

Ou des crabes de rivière.

Des andouillettes chinoises panées (et oui, on n'a pas le monopole) et ils ne nous attendent pas pour préparer tous les morceaux du porc.

Bon, j'arrête de vous donner faim.

Je suis ensuite tombée sur la préparation d'une cérémonie de mariage dans une jolie maison de thé réservée pour l'occasion. Superbe décor avec les grands bonsais et les vieux bâtiments. Organisation un peu a l'américaine quand même.

Allez, juste un look sur la robe de la mariée. Le marié, lui, a un pantalon bariolé et des chaussures bicolores, pas très assorti...

Apres ces émotions, retour pour passer un bon moment dans une autre maison de thé. Là, j'ai participé a une cérémonie du thé avec d'autres personnes et testé plusieurs thés, des thés verts et du Pu'er, en gaiwan (bols à couvercles) et en théières. "Tu parles chinois ? Et tu connais les noms des thés chinois ? Où as-tu appris ?".

J'ai acheté du thé vert de Mengding Shan que j'ai fait conditionner en petits sachets individuels scellés.

Et puis, pour le plaisir, une marchande bien equipée pour la sieste.

Une derniere photo prise hier soir : si jamais il vous prenait l'envie, un vendredi soir, vers 22H30, d'acheter un chauffe-eau ou une plaque chauffante, n'hésitez pas, venez a Chengdu, c'est ouvert ...

Dans la rue de l'Auberge sont regroupés plusieurs commerces de chauffe-eau et autre electro-ménager. Et comme tous les autres commerces, c'est ouvert très tard le soir et il y a plein de monde dans les rues. Comme il fait un tout petit peu plus frais le soir, c'est super de se balader dehors.

Allez, je vous laisse. J'ai un programme chargé. Ce soir, y'a soirée barbecue a l'Auberge, puis projection d'un film en extérieur, dans le jardin. Je pense que ça va picoler dur.

Zaijian à tous et à demain.

Dajia hao,

Journée de bus, aujourd'hui. 8H au lieu des 7H prévues + 1H d'embouteillages en taxi à Chengdu.

Voilà, je suis redescendue de la montagne et j'ai retrouvé les grandes rues bordées de gingkos et la chaleur moite de Chengdu.

Les paysages traversés étaient magnifiques, végétation luxuriante, torrents furieux et montagnes hautes comme des murailles qui toucheraient le ciel.

Je pense beaucoup à Alexandra David Neel qui est passée par là，a pied， pour rejoindre Lhassa en passant par le plateau tibétain.Je vais d'ailleurs relire ses récits de voyage en rentrant, pour voir quels ont été ses itinéraires. Car, sur place, vous avez l'impression de passer d'une vallée a l'autre, d'une montagne a l'autre, c'est sans fin. Pas une ville, pas un village, pas un groupe de maisons a l'horizon.

Quelques travaux sur la route : des constructions de larges voies, de tunnels, de barrages. Les chinois ont encore pour au moins 10 000 ans de BTP a venir...

Bon, comme ce p... d'ordinateur n'accepte pas de télécharger mes photos sur ce blog, et comme de toute façon je n'en avais pas beaucoup fait aujourd'hui, je vais aller me faire faire des raviolis frais (jiaozi) par mon petit Hui.

Voilà, de retour avec un ordi qui accepte mes photos.

Spéciale dédicace @ mon frère : le prix de l'essence. Pour la conversion tu multiplies par 0,12.

J'ai retrouvé mon Auberge avec plaisir et mon américain avec qui j'ai partagé une bière et du baijiu (prononcer payetio = alcool blanc chinois titrant 58 degres).

Le mur de post-its de l'Auberge :

J'aime vraiment l'ambiance qui règne dans les auberges chinoises, plus familiales que les allemandes, par exemple. Je suis etonnée de voir, le matin de bonne heure, des jeunes gens sortir des dortoirs, tous frais pomponnés pour aller travailler ou aller à leurs cours. C'est ici une habitude de résider dans une Auberge quand on est un jeune travailleur ou un étudiant.

Allez, à demain, zaijian.

Tachi delek à tous,

Passé une excellente nuit, fraîche, mais bien au chaud sous ma couette et ma couverture, grâce au chauffe-matelas électrique. Génial, ce systeme. Ai regardé la chaine tibétaine, sous-titrée en chinois et en tibétain.

Une petite vue du petit salon de mon Auberge, vu du balcon interieur de ma chambre.

Bon, que je vous raconte ma soirée dansante, car ceux qui me connaissent bien savent que je ne danse pas.

Et bien voilà, en Chine, a 7H piles, tous les soirs, sur les places principales des villes est diffusée de la musique et les gens viennent danser.

Ils répètent tous les mêmes pas, dans un ensemble parfait, différents selon les airs diffusés par le haut-parleur, en tournant en rond autour de la place.

J'avais vu ça lors de mon dernier voyage au Yunnan et j'adorais les regarder danser. A Kangding, celà a lieu sur la Renminguanchang (= Place du Peuple ; il y a une Place et une Rue du Peuple dans toutes les villes chinoises).

A Chengdu, par exemple, qui est une très très grande ville, cela se passe dans plusieurs endroits différents. Dans le secteur de mon Auberge, celà se tient sur le parvis de Carrefour et tout le monde y danse de bon coeur, certains, deja avec leur beau pyjama.

Ici, pas de ça, les tenues ethniques se laissent admirer et surtout photographier. Ce qui est amusant, c'est de voir la diversité d'âges, de sexes, et de styles vestimentaires.

En voila un qui voulait immortaliser la bête curieuse que je suis, avec son téléphone portable, et bien, tel est pris qui croyait prendre.

Comme vous pouvez le constater, les tibétains ont un peu une belle tête de bandits de grand chemin, le teint basané, voire buriné, les cheveux longs tombant jusqu'à la taille et souvent un chapeau de "cow boy". S'il coupent leurs cheveux, ils ont alors une tignasse désordonnée, pleine d'épis. Les paupières gonflées par le soleil, l'altitude et le vent (tout comme moi) leur donne l'air mal reveillés, mais beaux.

Les lamas les observent, coiffés de leurs drôles de petits chapeaux.

Bon, ça c'était pour hier soir.

Aujourd'hui, c'etait journée monastères. Sans le soleil, car il n'est jamais sorti des nuages. Donc un petit temps frais, on est quand même a 2600 mètres.

Ceux qui vont affronter les sommets font tourner les moulins a prière avant de partir.

Première visite au Nanwu Si (= Temple de la Vacuite du Sud), à 1,5 km de l'Auberge en grimpant dans la montagne.

On le repère de loin grâce à ces nombreux toits dorés.

C'est une très importante école. Plusieurs milliers de personnes vivent là. Beaucoup de bâtiments et de temples.

Tout autour de la cour intérieure principale, des bâtiments avec plein de dortoirs.

Je suis arriveé lors de l'office du matin, beaucoup d'activités devant le portail : vendeurs d'encens, de fruits pour les offrandes, cireurs de chaussures... La cour etait donc presque vide.

Un aperçu des chaussures devant l'entrée d'un des temples.

J'ai réussi a piquer quelques photos a l'intérieur des temples, bien que ce ne soit pas tres autorisé. C'était plein de monde partout. Les gens sont assis par terre sur des coussins ou des matelas qu'ils apportent avec eux.

Je vous regroupe les photos prises dans les 3 temples : Nanwu, Jingang (= La Force d'or), Paoma (=Cheval au Galop).

A noter que j'ai constaté autant de faciès chinois que tibétains parmi, aussi bien les moines que les fidèles.

Une curiosité : l'école, où les moinillons se prêtent a des joutes verbales en se contredisant par groupes de 2, bruyamment et en tapant dans leurs mains. On les entend de loin.

Allez, encore une photo des jolis toits dorés avec les clochettes aux angles, car je ne peux pas tout mettre.

Je suis redescendue en ville vers 16H et j'ai fait un excellent déjeuner : boulettes têtes de lion (shizi yuanzi) dans une soupe à la tomate, délicieuse salade de concombre a l'ail et au piment et riz.

Suis allée faire des courses au supermarché pour mon voyage de demain. Un petit apercu du seul vin francais dans un grand rayon des vins, parmi une majorité de vins chinois, mais aussi des vins californiens, chiliens, d'Afrique du Sud, du Portugal et d'Espagne ... Un vin blanc a un peu plus de 15 euros le litre de Mme la Baronne Philippine de Rotschild.

Vous avez cru reconnaître la petite bouteille ronde, celle avec la pulpe au fond ? Eh bien non, ce n'est pas elle...

Discuté un petit quart d'heure sur ce banc avec ce moine qui parlait un peu l'anglais. Originaire de Lhassa, il etudie au monastère de Kangding. Je conseillerai a toutes les personnes intéressées par la situation du Tibet, de venir ici sur place, de montrer aux tibetains qu'on s'intéresse à eux, à leur pays, à leur culture, à leurs ethnies, à leurs religions, de parler avec eux. C'est ce qui peut leur apporter le plus.

Demain, je repars pour mon camp de base, Chengdu, 368 km en, normalement 7 H. Mon bus part a 9 heures.

Alors Zaijian à tous.

Nimen hao,

Réveil aux aurores, départ avec les cris des coqs. A 6H30 me voila embarquée dans le bus pour Kangding à 138 km vers le sud de Danba.

Et là ce fût un vrai cauchemar. Aucun trajet en car ne m'a paru aussi long et aussi difficile, c'est pourtant un des plus courts de tous ceux que j'ai fait jusque là.

Uniquement de la piste à 1 voie, complètement défoncée, au fond de vallées profondes. Beaucoup de temps à attendre que les vehicules d'en face passent, que le conducteur ait retiré toutes les pierres qui le gênaient sur la route, pour passer les ponts véhicule après véhicule. On a passé quelques petits torrents à gué. Et pas un village pour s'arrêter, pas de points d'arrêts.

En fait, nous mettrons plus de 7H pour les parcourir ces foutus 138 km. A une vingtaine de km de Kanding, enfin, la route est tout nouvellement bitumée et élargie et de grands tunnels et viaducs sont en pleine construction.

D'ici quelques temps, une vraie route passera par là.

Bon, arrivée a Kangding, je trouve mon Auberge de Jeunesse où je réserve une chambre pour 2 nuits. Le père aubergiste qui baragouine quelques mots d'anglais m'accueille avec un thé au jasmin "Tu parles bien chinois, tu viens de quel pays, tu es toute seule ?". Toujours les mêmes mots.

Bon, j'ai échappé au thé au beurre rance de yak salé, c'est dejà ça !

J'ai une grande chambre à 4 lits, de style tibétain, avec chauffe-matelas et télé pour moi toute seule. Pour 45 kuais = 5,40 euros. Je peux m'étaler...

Je déjeune de raviolis (jiaozi) que me prépare le cuistot pendant que sa femme débite un monceau de viande boucannée marron et dégueulasse, avec son hachoir, sur une tranche de tronc d'arbre. Vous mangeriez de la viande dans ce bouiboui, vous ?

Je vais ensuite visiter le temple Anjue Si (= Temple du Sens de la Paix) situé à juste 20 mètres de l'Auberge.

Bâti en 1652, ce temple appartient la secte des bonnets jaunes du lamaisme tibétain (Gelugpa). Il a été très bien entretenu et remis en etat.

Dans la cour résonnent les sons des tambours et les murmures des psalmodies des bonzes.

A l'intérieur, dans des vitrines, se trouvent des centaines de petites statuettes de bouddhas revêtues de riches robes en brocart de soie.

Partout d'immenses statues des divinités bouddhiques tibétaines, des tentures colorées, des sculptures de beurre et des lampes à beurre.

Je suis surprise de trouver là plusieurs portraits récents du Dalai Lama, celui en exil, que nous connaissons en occident. Tous les guides recommandent pourtant de ne jamais apporter de photo de lui lorsqu'on vient en Chine. Comme quoi...

Je vais ensuite me balader en ville. Kangding est une ville de montagne qui s'étale au confluent de 2 rivières bouillonnantes, la Dar et la Tse, ce qui explique ses noms tibétains de Dartse ou Dartsedo ou Tatsienlou.

Assez laide, mais moins poussiéreuse que Danba. Elle compte à peu près 80 000 habitants, est la porte d'entrée de la route vers le Tibet et a toujours été un centre d'échanges commerciaux entre les chinois et les tibetains. D'où son melange de cultures.

Une très haute montagne nous domine, le Gongga Shan (7556 metres).

Il y a 4 grands monastères à Kangding, et là nous suivons les traces d'Alexandra David Neel qui y étudia et y sejourna, dans le monastère taoiste de Paoma, pendant toute la durée de la 2de guerre mondiale. Quand je pense qu'elle s'est tapée tous ces trajets à pied, plusieurs fois et dans des conditions infernales.

J'ai prévu de visiter les 3 autres demains.

Dans la ville, plusieurs grands moulins a prières (se tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre).

Les femmes ne portent plus les mêmes tenues, des robes longues en soie chamarée, style robes de chambre et des coiffes moins élaborées que celles de l'ethnie Qiang..

Ici, le gingembre qui sèche sur un trottoir, en plein carrefour.

Beaucoup de magasins vendent des herbes, des racines, du bois de cerf, du cordyceps  naturellement et plein de choses bizarres emballées comme des objets précieux.

A Kangding, il y a aussi une église, mais j'ai trouvé porte close. Alors qu'il y a aussi une vieille mosquée en piteux état, ouverte, elle.

Et je vous présente la joyeuse équipe de BTP qui essaye de la remettre en état. Les femmes chinoises sont vraiment des bosseuses très courageuses.

Look au passage la tenue règlementaire dans le bâtiment : tabliers de cuisine, coiffe ethnique et pataugas.

Et pour finir, ce moinillon m'a demandé de lui tirer le portrait.

Sur ce, je vous laisse, il est 19H08, je suis déjà en retard pour aller danser (tiawu). Je vous en dirai plus demain sur ma soirée.

Zaijian a tous

Nimen hao,

Ce matin, le soleil n'est pas encore apparu au dessus des montagnes.

Je vous avais promis hier des vues prises chez les couturières de Danba. Et bien voilà.

Les bottes tibétaines en cuir rouge et noir avec la pointe relevée. A côté, pendues, les nattes postiches que les femmes utilisent pour leur coiffure.

Quelques vestes de femmes en brocart. Celles de dessus sont en velours noir.

Les jupes plates, assorties d'un petit tablier. Dessous vous pouvez apercevoir quelques jupes plissées.

Encore une jolie coiffure ornée de grosses bagues turquoises et corail. Ici, pas de faux régionalisme. C'est la tenue quotidienne des femmes, et pas seulement des femmes âgées, comme vous pouvez le constater.

Hier j'avais repéré 2 americains, père et fils, dans la rue et je m'étais arrangée avec eux pour partager un mini-van pour aller à Jiaju passer la journée. Finalement j'aurai pu parler toutes mes langues (allemand avec un couple de hongrois, anglais bien souvent, un peu d'espagnol et surtout le chinois, mais 1 seule fois le français)

Nous voilà donc partis a 15 km de Danba, par un petit chemin cahotant à une voie. Quelques passages difficiles pour croiser d'autres vehicules qui, eux, descendent, vue magnifique. Et on grimpe, et on grimpe. D'ailleurs, je ne sais pas trop à quelle altitude on arrive. Peut-être 2500 à 3000 mètres.

Les maisons blanches de Jiaju sont disséminées jusqu'en haut des montagnes. Le soleil commence a apparaître, et notre mini-van nous laisse là pour une promenade de la journée dans ce lieu féerique.

Là aussi, je manque d'adjectifs, tellement ce village est magnifique, empreint de quiétude et de sérénite.

C'est la période des moissons et les femmes lient des bottes dans les champs d'orge pendant que les hommes chargent les véhicules.

La topologie de ces villages qiang fait que ce sont de véritables labyrintes de végétaux et de roches et que l'on passe d'une maison à l'autre en se perdant a travers sentiers et cultures.

Je vous laisse admirer les constructions, maisons et tours de garde, construites il y a plusieurs centaines d'années, pour certaines.

A noter que ces paysans vivent en autarcie, leurs cultures sont très riches et tres variées. Ils ont l'électricité, chaque maison a aussi son chauffe-eau solaire sur le toit ainsi qu'une parabole télé et un four solaire dans le jardin.

Détail de la porte d'entrée d'une des maisons.

Jiaju, qui veut dire centaine de familles en tibétain, s'est vu descerner le titre de plus joli village de Chine par le National Geographic. Souhaitons que cela n'attire tout de même pas trop de touristes. En tous les cas, ici, pas l'ombre d'un touriste chinois, et pas d'étrangers non plus.

D'ailleurs, j'ai lâché mes 2 américains, et c'est seule que je me baladerai toute la journée, juste en croisant une petite dizaine de locaux, et cette vache, devant un four solaire.

Un gros plan sur les pierres blanches plantées sur le toit des maisons et qui servent d'objets de culte.

Je ne peux resister au plaisir de vous montrer l'unique magasin de Jiaju, situé à l'entrée du village, là oû les voitures sont censées s'arrêter.

Look le titre ronflant de "supermarket" sur l'enseigne.

Je pense que ce lieu restera comme le point fort de mon voyage et dommage que je n'aie pas plus de temps à y consacrer. Ce village mériterait 3 ou 4 jours et cette région un séjour d'un semaine pour explorer les différentes vallées et les sites autour de Danba. Mais, je le redis, les sources d'information sont rares et il est difficile de bien organiser un voyage dans cette province.

Le site doit être magnifique au printemps quand les arbres fruitiers sont en fleurs, ou à l'automne avec les couleurs jaunes et rouges des arbres.

J'avais prévu de me faire héberger dans une famille a Jiaju, ce qu'il est possible de faire, mais la mère aubergiste m'en a dissuadée. Le seul bus pour Kangding part de Danba à 6H30 et j'aurais risqué de le louper.

Demain, je pars pour Kangding, 138km en 4 H. Il faudra encore que mon estomac soit bien accroché, donc je mange léger. Je me fais préparer des légumes verts sautés préparés au wok (pousses de petits pois, feuilles de salade, tiges de ?  et autres feuilles, et toujours ces fameuses feuilles pourpres) et du riz dans la gargotte à côté. Pas de piment...

Je resterai 2 nuits a Kangding, le temps de vister les monastères tibétains et je repars ensuite pour Chengdu.

Spéciale dédicace @ Fuxin : sur CCTV4, je regarde la suite de Sarcelle. Et oui, madame, j'ai retrouvé Nana. Elle est enceinte... suspense.

 Zaijian à tous.

Nimen hao, ou plutôt Tachi Delek, puisque j'ai changé de langue,

Réveil avec le soleil et les klaxons tonitruants. Le mal de gorge que je traîne depuis quelques jours me semble persistant, alors je me décide a prendre les antibios à large spectre que je trimballe avec moi.

Pour ceux qui en auraient besoin un jour, les pastilles contre la toux s'appellent ici du givre de pastèque (xiguashuang, pastèque se disant dejà melon occidental...). C'est pas plus boétique que Pulmoll, ca ?

Vu du cordyceps pour la 1ère fois dans le bouiboui ultra poussiéreux en face de mon Auberge où je me suis fait un plaisir d'aller fouiller.

Bon, j'ai pas demandé le prix, sachant que celà vaut des fortunes.

Ce champignon qui est  parasité par un insecte, ne se ramasse qu'au dessus de 4000 mètres et est censé être un médicament miracle et guérir beaucoup de maladies, dont le cancer (à prendre avec toutes réserves). Sa récolte et sa vente sont en train de bousculer tout l'équilibre financier et  économique des populations nomades tibétaines qui tendent à abandonner leur mode de vie pastoral pour se consacrer uniquement à la vente plus que juteuse de ce champignon.

Ce matin, j'ai décidé d'aller voir le village qiang de Zhonglu (prononcer Tchon'lou = La Route du Centre), decrit comme le paradis sur terre par des blogs de routards.

Il se trouve a 15 km a l'est de Danba. J'ai trouvé un minivan qui m'a emmenée avec 2 paysannes qui s'y rendait aussi, pour 30 yuans aller et retour (3,60 euros).

On y accède par un petit chemin de terre bien défoncé et plein de virages, qui grimpe a 2500 mètres. Le trajet est cahotant mais abolument charmant. Le chemin est bordé de petits murets de pierres sèches qui retiennent toutes sortes de cultures et est ombragé par des noyers, des acacias en fleurs, des mûriers pleins de fruits...

En fait, il ne s'agit pas vraiment à proprement parler d'un village, car les maisons sont séparées et étagées le long de la montagne.

On les rejoint par des tous petits chemins non carrossables, où on s'essouffle un peu, car ça grimpe et où je croise une ou deux vaches.

Ici, le peu d'animaux d'élevage (vaches, chèvres et petits cochons noirs) se baladent sur les routes et paissent sur les bas-côtés. Parfois, ils sont couchés au milieu de la route.

L'air est très pur, on est juste dans les chants d'oiseaux et le cris des enfants de la petite école qui répètent en choeur. Le soleil tape fort. Mais quel bonheur d'être au calme, seule sans une horde de touristes chinois tonitruants et de pouvoir aller où bon me semble, en pleine campagne.

Je demande à cette paysanne de me faire entrer dans sa maison, et en montant l'escalier de bois, je peux voir les tours de guet, plus haut vers les sommets.

Elle est toute fière de me montrer sa réserve de maïs et de piments qui sèche à la façade de sa jolie maison et son four solaire, à l'extérieur.

Les maisons qiang sont grandes, en général sur 3 étages avec terrasses, balcons et tours. Le rez-de-chaussée est l'étable et les 2 autres étages constituent l'habitation. Elles sont faites en pierres plates, sans ciment et sont particulièrement solides puisqu'elles ont résisté aux tremblements de terre récurrents dans ces vallées. En particulier, les tours sont tres anciennes, elles ont plus de 1200 ans et sont toujours debout.

Que je vous parle brièvement de l'ethnie des Qiang, puisque c'etait le 6 ème et dernier but de mon voyage de cette année.

Cette ethnie constitue un tout petit groupe (300 000 personnes) qui vit parmi les tibétains, les hans et les huis. Ils ont une langue orale très particulière, d'origine tibéto-birmane, mais pas de langue écrite.

Il s'agit d'un peuple qui vit de la culture de la terre, le maïs, l'orge, le millet, les pommes de terre. Comme vous pouvez le constater nous ne sommes plus dans la civilisation du riz, mais dans celle de l'orge, ici. Ils sont animistes et vénèrent les pierres blanches qui sont placées sur le toit de leurs maisons et qui les protègent du mauvais temps. Certains ont adopté la religion lamaiste tibétaine.

Ce sont aussi des architectes et constructeurs hors pair. Ils sont habiles pour adapter leurs constructions aux terrains. On peut ainsi voir des constructions très haut perchées, au bord des falaises rocheuses où on accède par des ponts de bambous qui surplombent des torrents plus que furieux.

Lequel de ces ponts auriez-vous choisi pour rapporter vos courses a la maison ? Le pont en bambous ou le tronc d'arbre au ras de l'eau ?

Ils ont toujours entretenu des échanges économiques importants  avec leurs voisins le Tibet et la Chine, ce qui leur a valu une paix durable et un respect entre ces 3 peuples.

J'ai pu crapahuter le long des petits chemins, en allant de maison en maison pendant 1H1/2.

Jetez un coup d'oeil au magnifique magnolia en fleurs devant cette maison.

Mon mini-van m'attendait. De retour a l'Auberge, la mère aubergiste m'a proposé que son frère m'emmène a Maoniugou (= La Vallée des yaks) a 60 km de là. Me voilà donc repartie, après avoir avalé une soupe de nouilles aux légumes qu'elle m'a préparée en vitesse.

Très bonne initiative qu'elle a eut là. La route a traversé plusieurs groupes de maisons, puis a commencé a grimper dans les montagnes le long de torrents et de chutes d'eau.

La végétation était magnifique, forêt de conifères et de grands rhododendrons en fleurs, dans le bruissement des cigales. Et oui, il n'y en n'a pas qu'en Provence de ces petites bêtes.

Il s'est arrêté pour déjeuner dans une maison amie et j'en ai profité pour faire une petite randonnee d'1H au bord du torrent.

Je suis émerveillée de la végétation que je croise ici. Par exemple les talus sont couverts d'anémones du Japon, pas encore en fleurs, malheureusement. Ici, elles poussent comme du chiendent, alors que c'est une plante relativement peu connue chez nous.

On a continué à monter de plus en plus, et, au detour d'un virage, il nous est apparu : le Yala shan (= Montagne bien dessinée), tout brillant de neige.

5820 metres, quand même.

Le voilà, bien protégé des coups du sort par tout un amas de drapeaux de prières. Et puis, ici, de plus près.

Au retour, je me suis arrêtée dans Danba pour acheter des yaourts, because les antibios.

La rue unique fourmillait de monde et j'avoue que sa population m'a reconciliée avec cette ville sans attrait.

Les femmes de cette vallée portent de tres jolies tenues brodées, des coiffes également en tissu brodé et ornées d'une tresse postiche sur laquelle elles enfilent de grosses bagues d'argent portant du corail ou des turquoises. Des pompons aussi et de jolies bijoux d'argent, turquoises et corail.

Peu d'entre elles ont accepté d'être photographiées. En voici quelques unes qui ont bien voulu.                                                                                      

Il y a des magasins de couture ou l'on réalise des vêtements ethniques magnifiques, des vestes, jupes plissées, coiffes etc.

Et j'ai, ENFIN, pu trouver la jolie tenue que j'ai promis de rapporter a ma petite-fille. Elle est realisée à la main dans un très joli brocart de belle qualité. Alors que tout ce que j'avais vu auparavant en pays Miao était en mauvais tissu et était de la confection.

Je ne l'ai pas prise en photo pour qu'elle ait la surprise, j'ai juste fait un portrait de la couturière en train de coudre les fixations sur la jupe. Je suis contente aussi que le travail artisanal de cette dame soit recompensé. Elle était toute heureuse de savoir que sa tenue partirait en France.

A l'entrée du magasin, la grand'mere filait. Look le gilet de travaux orange fluo, bien assorti à la coiffe et à la jupe... Derrière elle, les jupes plissées.

Je mettrai plus de photos de vêtements demain, car ma rubrique du jour est dejà bien longue.

Sur ce, je vous laisse, car après toutes ces promenades, j'ai besoin de repos.

Zaijian a tous.

Nihao a tous,

Aux aurores, départ sous la pluie (xia yu, xia yu) après m'être fait un capuccino en sachet et avalé quelques simili-madeleines chinoises (qu'ils appellent des pains français...).

Le trajet fut douloureux. D'abord 1H pour s'extirper des embouteillages de Chengdu. Et on est déjà dans les montagnes, que dis-je, dans les hautes montagnes. Qu'on attaque par une piste à 1 voie complètement déglinguée. Des ornières remplies d'eau, des embouteillages avec les camions Dongfeng qui descendent de la montagne chargés de cailloux. Vous ai-je dit que ces fameux camions Dongfeng sont conduits comme de véritables dangers publics, qu'il y en a plein les routes de Chine et qu'ils sont équipés de klaxon genre sirène de paquebots. Les camionneurs européens sont battus.

Bon, cahottant et tressautant pendant 1H et 1/2 on a passé des éboulements gigantesques, restes des 2 tremblements de terre qui ont ravagé cette région et des inondations de l'année dernière. Arrivée a l'ancienne base des pandas de Wolong, vidée de ses occupants, pour un 1er arrêt, toujours sous la pluie.

A partir de là, ça c'est un peu amélioré. On a récupéré une route goudronnée à 2 voies, quelques peu endommagée a certains endroits.

Passage d'un col à environ 4000 mètres. Les montagnes Siguniangshan (Monts des quatre jeunes filles) que nous traversons dans la brume font quand même 6400 mètres. Dommage, on ne voit pas à 20 mètres et nous ne pourrons qu'entrevoir les sommets enneigés.

Passage de plusieurs petits groupes de maisons de style tibétain, peintes en blanc et decorées de motifs traditionnels ou de style qiang, en pierres plates, flanquées de tours.

Les montagnes sont magnifiquement arborées de grands conifères, d'acacias en fleurs, de bambous et de grands rhododendrons fleuris rôses pâle.

Autour des maisons, tout est cultivé, jusqu'à très haut à flanc de montagnes, en terrasses. Mais aussi, tous les talus de la route et les berges des rivières. Pas un centimètre carré qui ne soit planté de maïs, pommes de terre, arachides...

Suis arrivée un peu fourbue à Danba (prononcer Tan'pa), une ville située au confluent de 3 rivières tumultueuses. Ville laide, faite d'une seule rue, très très poussiéreuse. On sent le sable crisser sous ses dents en marchant. En revanche, les gens sont très accueillants. Ils vous saluent tous d'un Tachi delek, ici on parle tibétain et ils vous sourient jusqu'aux oreilles.

Je viens de me tanquer dans une Auberge pour 2 nuits. Et luxe suprême, pour 30 yuans la nuit (3,60 euros), j'ai la télé dans ma chambre. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vue celle-là. En revanche, tout est recouvert de poussière. Il a fallu que je lave le lavabo pour pouvoir me laver les mains dedans.

Ma chambre donne sur une rivière qui va me bercer toute la nuit de son bouillonnement.

Impossible de vous mettre des photos en ligne ce soir, ça rame trop. J'essaierai demain. Dommage, car j'ai pris une vue de la passerelle suspendue, pour pietons, qui enjambe la riviere. Pour rien au monde, je ne passerai dessus. Surtout quand on sait ce qui passe en dessous.

Et j'ai fait aussi un portrait de 3 petits enfants qui trainent dans l'Auberge, et viennent me voir taper sur l'ordi, sales comme des peignes et tous la morve au nez, mais mignons, mignons.

Zaijian a tous